- preud'homme
- I.Preud'homme vaut autant que vaillant et chevalereux, au 3. livre d'Amad. que sa venuë par deça ne luy part que de grand {{o=gand}} coeur et pour se faire cognoistre entre les preud'hommes. {{o=prend'hommes}} Il se devoit donques joindre avec nous, respondit Quedragant, pour mieux s'essayer contre ceux du Roy Lysvart, qui s'estiment tant, et au mesme livre, Sire voicy venir vers nous l'un des plus preud'hommes du monde. Qui est-il? respondit le Roy. C'est, dit Galaor, le viellard Grumedan lequel portoit l'enseigne du Roy Lysvart en la bataille contre vous. Par dieu, respondit le Roy Cildadan, preud'homme est il vrayement, car ce jour je luy vy faire autant d'armes qu'à nul autre de la trouppe, l'Italien dit aussi prode pour vaillant, et prodezza pour vaillance, que nous disons prouësse, et l'Espagnol proeza. Et par là il est aucunement à juger que ce mot Preud'homme est composé de preux, que l'Italien dit prode, et homme comme si vous disiez preux homme, et quand à ce qu'il se prend aussi pour un homme de bonne conscience, loyal et de bien, cela est par consequent, car nul n'estoit tenu anciennement à preux et chevalereux, qui n'eust aussi loyauté, integrité de vie et bonté en luy. Aussi estoit preud'homme l'un des attributifs de chevalier, comme si la vraye et legitime vaillance et chevalerie tiroit en soy suitte et consequence de probité, loyauté, fidelité, raison et justice. Toutesfois on appelle preud'homme et preudefemme tout homme, et femme de quelque qualité qu'ils soyent s'ils sont de bonne vie, meurs et sages, comme si preud'homme estoit composé de ces deux dictions Latines prudens et homo, Ce qu'aucuns estiment, car de l'opinion de ceux qui le veulent rendre composé de probus et homo, il n'en faut faire cas.Dit de Preud'hommes, c'est le dit de gens de bien et entendus, Arbitrium boni viri. Au 1. chap. art. 33. droict de relief est la revenuë du fief d'un an ou le dict de preud'hommes, etc. Aut prouentus anni vnius praedij beneficiarij, aut quod arbitrio boni viri aestimatur.II.Preud'homme, herbe autrement nommée Toute bonne ou Orvale, voyez Orvale.III.Dieu te face preud'homme, Macte noua virtute puer, B. ex Virgil.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.